Assise là, les yeux perdus dans les profonds replis de ma mémoire, je songe.
Une impression de déjà vu, celle là même que Proust et Bergson ont si bien traité. Est ce donc l'une ou l'autre? Est-ce parce que j'ai déjà ressenti cette sensation étrange que j'ai l'impression de revivre le même moment? Est-ce, plus sobrement, parce que mon esprit fatigué se souvient en même temps qu'il vit?
je ne sais pas vraiment, et ce soir, il faut bien l'avouer, je n'en ai rien a faire.
J'ai des images étranges devant les yeux, hallucinées devant ma rétine, qui flottent telles le reflet d'une lune d'été dans les remous de la mer au bord d'une plage...
Des rires, des pleurs, sous cette lune belle mais froide, qui ne se souciait ni du froid ni de l'amitié, ni même de la tristesse et de l'amour, non elle n'était que le reflet placide de notre folie. La folie de croire en un toujours qui ne voulait durer qu'un temps, l'oubli des a tout jamais dans ce petit coin de plage, illuminé par la chaleur d'un feu, baigné dans l'odeur de l'essence et de l'acool.
comme j'ai détesté ces soirées de débauche qui ne m'inspiraient que mots et rimes, quand la lune glacée pénétrait, snob, les méandres tortueux de mon pauvre esprit en proie au doute!
comme ce vent de la mer m'a fait courber le dos, enfermée dans ma gangue de glace, les chaleurs humaines ne faisant que m'éloigner de moi-même... oh, j'en ai rêvé de la mort!
la pleine plénitude de ne rien savoir, de ne pas regretter les erreurs qu'on ne fera plus, de ne plus douter, surtout ne plus douter de rien..
mais ce n'est pas cette souffrance absolue qui me presse le coeur a présent. non. c'est autre. c'est à la fois plus fort et moins grave, plus prenant et moins terrible, plus attirant et pourtant moins dangereux...
quel nom mettre sur ce sentiment? une pale figure de moi même répond à mon regard dans le psyché. rien. je n'ai rien en moi. je suis comme cette lune de glace qui souffre sans plier, mais qui n'en est pas plus forte.
je suis comme elle pleine de rancoeur, outrée par les voies de l'injustice, et pourtant c'est moi qui éclaire de pauvres poètes égarés.
s'ils savaient...
s'ils savaient que la muse n'est qu'un temple en ruine, un texte effacé, une relique fatiguée.
je ne rangerai rien. ni ma tête, ni mon corps, ni mon antre. j'ai besoin de m'enfuir. trop d'habitudes sont passées par là. je veux du feu.
la petite flamme au creux de mon ventre refuse de devenir l'incendie dont j'ai besoin pour retrouver le courage d'être. tout simplement être. avoir une raison de me tenir là dans ma terrifiante apathie.
et pourtant... il suffirait d'un baiser.
il suffirait d'un baiser sur mes lèvres... pour souffler cet Univers monotone qui me hante.
(dsl j'avais envie d'écrire comme j'étais ici j'ai écris en live. je laisse lol. ça vous laisse une idée de mon journal intime
![Laughing](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_lol.gif)
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